Membre du Parti Socialiste depuis près de 25 ans, je suis, comme tous les militants et élus de ce parti, toujours très affecté quand l’un des nôtres se rend coupable d’un acte délictueux, en contradiction avec notre conception de l’action publique. Le cas de Jérôme Cahuzac est, à cet égard, particulièrement grave ; ajoutant à sa faute un mensonge durable devant la représentation nationale, il a porté un coup très dur à la classe politique toute entière, dans une période où les responsables politiques sont confrontés à une crise économique, sociale et politique sans précédent dans l’histoire récente de notre pays.
Le Président de la République, le premier ministre et le premier secrétaire du Parti socialiste ont eu raison de condamner ces agissements avec la plus grande fermeté ; ils ont raison de proposer des mesures qui permettront d’éviter de tels comportements, de garantir encore mieux l’indépendance de la justice et de durcir les sanctions à l’égard des coupables, même s’il serait illusoire de penser que cela suffira à éviter tout débordement. Dans tout groupe humain, dans toute corporation, il y a eu, il y a et il y aura des individus qui dérivent. Cela ne doit amener personne à confondre les agissements du déviant avec le groupe auquel il appartient.
Or, en cette période des limites ont été dangereusement dépassées. Par le Front national évidemment mais cela n’est guère étonnant ; le populisme, la haine, la caricature, l’excès, le rejet, l’amalgame, l’outrance, l’insulte caractérisent l’ensemble de ses propos et de ses analyses ; ce sont les moyens historiques de l’extrême droite pour tenter de séduire le peuple. Et c’est aussi pour ces méthodes que nous les combattons.
Mais voilà qu’à présent le Parti de Gauche reprend les mêmes diatribes et quittant le terrain des idées, insulte des ministres de « salopards », dénonce Pierre Moscovici qui « ne parle plus en français ». Ces derniers jours un nouveau pas a été franchi. Surfant sur le thème du « Tous pourris », J.L. Mélenchon appelle « à un grand coup de balai pour purifier l’atmosphère », indiquant que « ce n’était pas une personne qui avait failli, mais un système qui révélait sa pourriture intrinsèque ». En spécialiste de l’amalgame provocateur, il ajoute : « La chaîne du mensonge commence au Parti Socialiste et se termine au Front National ». Et comme une surenchère ne vient jamais seule il refait l’histoire : « J’ai été membre du parti socialiste pendant 30 ans ; j’ignorais que ceux j’avais en face de moi étaient des menteurs, des trafiquants d’influence avec des gens d’extrême droite. »
C’en est assez ! Militant, élu et responsable du Parti Socialiste je refuse d’être ainsi insulté et trainé dans la boue. L’intégrité a été, comme pour la quasi-totalité des élus et des militants et des responsables de mon parti, ma ligne de conduite tout au long de ma vie politique. Je ne laisserai pas un bateleur de foire en mal de reconnaissance mettre à mal cette vérité : le parti socialiste ne peut se confondre avec le comportement de l’un des siens. Que Monsieur Mélenchon accepte le débat démocratique, qu’il se confronte au suffrage universel pour valider ses idées mais qu’il cesse de jouer les purificateurs lui qui a quitté le parti socialiste… en prenant soin de conserver son mandat de sénateur !
L’étrange mégalomanie de ce personnage le conduit à des propos qui ne sont pas compatibles avec un travail en commun avec le Parti de Gauche, qu’il dirige. Dans mes responsabilités locales, comme maire de Colombes, je refuserai de travailler à la préparation de l’élection municipale de 2014 avec les membres de ce parti qui ne désavoueraient pas les propos de leur « responsable ».
C'est la politique du gouvernement qui est incompatible avec un travail en commun avec le Front de Gauche...
Et entre un bateleur de foire et un exilé fiscal, doublé d'un menteur, parjure devant la représentation nationale, mon coeur ne balance pas...
Deux réactions donc, Mélenchon n'a pas traîné dans la boue l'ensemble du parti solférinien. Il s'attaque par contre assez vertement à ceux qui l'ont traité d'antisémite et ceux qui fraudent.
Deuxième réaction, si vous ne souhaitez pas être réduits à Cahuzac, ne réduisez pas le Front de Gauche à un seul homme.
Jouer les victimes, ca va bien cinq minutes...
Rédigé par : Brice | 08/04/2013 à 16:30